Je ne suis pas dupe
Quand toutes les influences
Viennent me frôler la nuque
Je ne suis pas fermée
A toutes les cultures
Qui me font voyager
Je ne suis pas cachée
Au fond de mon jardin
Je n’ai pas de secret
Je ne suis pas lâche
Face à face
On peut se parler
Je ne suis pas à ta place
Devrais-je l’espérer
Quand je ne la tolère pas
Je ne suis pas tranquille
Même bien lotie
Je marche sur un fil
Je ne suis pas hostile
A tout ce que tu croies
Si tu ne me l’infliges pas
Je ne suis pas couchée
Je ne ferme pas les yeux
J’essaie de réfléchir
Prendre une plume
D’un oiseau abattu
Et l’y plonger dans l’encre
De son sang d’amertumes
Voir ce qu’elle trace
Mais la pointe se casse
Tache la feuille
De sombres constats
Que le regard impuissant
Voit.
Faire un avion de papier
Appel à l’horizon
Quand le coucher du soleil
Fait un ciel de sang
Quand le silence nous sépare
Une bouteille à la mer
Toute l’âme s’indigne
Et le coeur bat
Debout sans insigne
Le refus danse à la pluie
Pour qu’elle lave les plaies
De tous les hommes meurtris
Ne piétinons pas les traces
Pour qu’elles ne s’effacent
Quand d’un constat d’autres affluent
Debout, que la consternation
Réveille d’humaines partitions
Qu’à l’unisson,
Nos différences
S’apprennent
Qui se permet d’être juge ne tient pas à la paix
De toutes part l’on voit la sombre avenue
Et la plume à la main
Au milieu de la rue
Comme l’on se sent petit
Face au monde souillé
De ces bras d’intérêts
Je ne suis pas pays
Ni religions, ni monnaies, ni parti
Je ne suis que moi
Simple personne en vie
Comme je me sens petite
Mais je reste debout
M’accrochant à toi,
L’autre, à qui je tends la main.