Au volant, sur sa voie,
Quand elle est monotone,
La destination devient floue.
Aphone,
On ne voit plus que le bout de son nez,
On se met à loucher
Ça fait froncer le front,
Du plomb dans le cerveau,
Bornes.
La route passe, la route trace, un sablier
On coule dans le son du moteur qui ronronne
On s’endort
Sur le tracé pointillé blanc du bitume
L’œil figé sur les phares dans la brume
Sourd métronome.
Mettre le son à fond
Ouvrir la fenêtre, en hiver, serrer le volant de ses doigts
Respirer, faire des ronds au rond-point
Se réveiller, dans le froid
Pour rester sur la route
Se gifler
Rouler droit
Et laisser filer les pensées
Sans la force de s’y attarder.
On se vide, on se ride
Et puis dans un sursaut de vie
Un mot qui résonne
Un écho continu
Parallèle à la rue
Un mot de calme rage
Courage.